2.1. Le rôle d’un MCP

Imaginez que vous arriviez dans un atelier où tout est à portée de main : outils, notices, modes d’emploi… et qu’une personne vous explique calmement “voici ce que tu peux faire, voici comment, et voici quand ça sert”.

Un MCP, c’est exactement ça… mais pour une IA. Au lieu de lui dire “fais-ci, fais-ça”, on lui fournit un mode d’emploi complet des outils disponibles :

• la liste des actions possibles,
• ce que chaque action fait,
• les paramètres attendus,
• et dans quel contexte utiliser quoi.

🎯 Résultat : L’IA peut organiser son travail toute seule, du début à la fin, sans qu’on doive lui dicter chaque étape. On lui donne la mission, elle choisit le chemin.

💬 Exemple côté Gmail

Si Gmail expose trois outils :

• searchEmails
• readEmail
• sendEmail

L’utilisateur peut simplement dire :

Récupère tous mes échanges avec ce client et rédige-lui un message en tenant compte de la dernière conversation.

L’IA s’occupe du reste :

1. Chercher → searchEmails
2. Lire → readEmail
3. Rédiger
4. Envoyer → sendEmail

Aucun tuto, aucune étape détaillée. Elle comprend la mission et enchaîne les actions.

💬 Exemple côté WordPress

Même principe. Si WordPress expose des outils comme :

• search_posts → chercher dans le contenu,
• fetch_post → récupérer un article complet,
• create_post → créer un nouveau post,

…alors l’IA peut, par exemple, analyser vos anciens articles et rédiger un résumé complet.

Voici à quoi ressemble une déclaration d’outils côté serveur MCP :

{
"tools": [
{
"type": "function",
"name": "search_posts",
"description": "Recherche des contenus WordPress contenant certains mots-clés.",
"parameters": {
"type": "object",
"properties": {
"query": {
"type": "string",
"description": "Texte à rechercher dans le titre et le contenu."
},
"limit": {
"type": "integer",
"description": "Nombre maximum de résultats.",
"default": 10
}
},
"required": ["query"]
}
},
{
  "type": "function",
  "name": "fetch_post",
  "description": "Retourne le contenu complet d’un post WordPress.",
  "parameters": {
    "type": "object",
    "properties": {
      "post_id": {
        "type": "integer",
        "description": "Identifiant du post WordPress."
      }
    },
    "required": ["post_id"]
  }
},

{
  "type": "function",
  "name": "create_post",
  "description": "Crée un nouvel article WordPress.",
  "parameters": {
    "type": "object",
    "properties": {
      "title": { "type": "string" },
      "content": { "type": "string" },
      "status": {
        "type": "string",
        "enum": ["draft", "publish"],
        "default": "draft"
      }
    },
    "required": ["title", "content"]
  }
}
]
}

Demande utilisateur :

Rédige un récapitulatif de tous mes articles sur les épices dans la cuisine.

L’IA déroule :

1. search_posts → cherche tout ce qui parle d’épices
2. fetch_post (plusieurs fois)→ récupère chaque article trouvé
3. Synthèse → crée le résumé
4. create_post → publie un nouveau contenu

Elle agit comme un mini-agent, capable d’articuler plusieurs actions de manière autonome.

2.2. Pourquoi ce n’est pas juste une API classique

On pourrait croire que le MCP, c’est simplement une nouvelle API maquillée pour faire moderne. Mais non : on est sur autre chose.

Une API classique, c’est un peu comme un distributeur automatique — tu dois déjà connaître le bon bouton, la bonne syntaxe, et espérer que la machine ne soit pas en panne.

Le MCP, lui, décrit les outils de façon universelle.

Dès qu’un WordPress expose search_posts, create_post, fetch_post, update, translate… toutes les IA savent les utiliser. Pas d’apprentissage. Pas de documentation externe. Pas de bidouille.

🎯 ChatGPT, Perplexity, Gemini, Mistral, Claude… tous comprennent la même déclaration d’outils.

Une seule fois définie, partout utilisable.

C’est là que la différence se creuse :

🆚 API classique vs MCP

• ❌ Une API normale a besoin d’une doc → ✔️ Avec un MCP, l’IA lit les outils et comprend tout de suite leur rôle.
• ❌ Chaque API a son dialecte → ✔️ Le MCP est un standard commun à tous les modèles.
• ❌ Une API attend des instructions pas à pas → ✔️ Avec un MCP, l’IA choisit elle-même la bonne séquence d’actions.
• ❌ Une API peut être appelée n’importe comment → ✔️ Un MCP ne permet que les actions déclarées : automatisation sous contrôle.

🧩 Et ça ouvre beaucoup plus que “créer un post”

Dès que WordPress expose des actions métier, l’IA peut les activer comme un assistant spécialisé.

🔹 Plugins SEO

• proposer des titres optimisés,
• générer des méta-descriptions,
• auditer une page et suggérer des correctifs.

🔹 Plugins multilingues

• traduire un contenu,
• synchroniser les mises à jour,
• repérer les incohérences.

🔹 WooCommerce

• envoyer des emails personnalisés,
• recommander des produits,
• harmoniser les fiches existantes.

🔹 Mise à jour d’un catalogue produit

Exemple concret :

Ajoute la couleur Chêne foncé à tous les produits de la catégorie Tables, et signale ceux qui n’ont pas de photo associée.

L’IA :

1. liste les produits concernés,
2. analyse les données,
3. met à jour les fiches,
4. génère un rapport.

Un vrai petit agent autonome.

🔹 Gestion de contenu sans IA générative

Parce qu’on peut aussi automatiser des tâches purement mécaniques :

• renommer des médias,
• nettoyer les brouillons,
• corriger des taxonomies,
• auditer les liens cassés.

2.3. Positionnement dans l’écosystème WordPress

Quand on ajoute un MCP à WordPress, on ne réinvente pas le CMS : on lui donne simplement une nouvelle paire de bras.

WordPress continue de faire ce qu’il sait faire depuis 20 ans :

→ stocker du contenu,

→ utiliser une structure de données simple et familière,

→ servir de base solide pour publier.

Mais avec un MCP, il peut enfin agir sur ce contenu. Pas juste l’afficher. Pas juste le ranger.

Agir.

📦 WordPress ne change pas… mais il grandit

Le CMS :

• garde son rôle de coffre-fort à contenus,
• reste simple à manipuler,
• mais gagne une couche d’actions intelligentes qu’il n’avait pas.

Et là, tout bascule : WordPress ne sert plus uniquement à publier, mais aussi à exploiter ce qu’il contient.

🧠 Concrètement, ça veut dire quoi ?

Avec un MCP, WordPress peut maintenant :

• analyser des documents internes,
• répondre à des questions en s’appuyant sur son contenu,
• automatiser des tâches courantes (recherche, mise à jour, création),
• assister un utilisateur dans son travail quotidien.

Ce n’est pas une révolution, c’est une évolution naturelle de son ADN : le CMS comprend mieux ce qu’il stocke et peut en tirer quelque chose.

🏢 Et pour les PME, c’est une petite bombe

Parce que ça ouvre, enfin, des usages jusque-là réservés aux gros systèmes :

• intranets,
• petites bases documentaires,
• assistants métier,
• automatisations du quotidien…

Le tout sans infrastructure compliquée et sans coûts démesurés.

🌱 WordPress reste WordPress

Il reste : simple, modulaire, accessible.

Le MCP ne remplace rien : il débloque un niveau supplémentaire, en capitalisant sur ce qui existait déjà.

Avant que WordPress 6.9 n’agite les drapeaux en annonçant ses “Abilities”, j’avais déjà les mains dans le cambouis :
j’ai construit mon propre serveur MCP, maison, artisanal… mais redoutablement efficace.

Pourquoi ? Parce qu’une question revenait sans cesse dans les projets :

Comment une IA peut travailler avec nos documents internes — sans exposer le site et sans mettre en place une usine à gaz ?

On voulait de la recherche intelligente, de la génération assistée, de l’exploitation de contenus internes… mais sans serveur vectoriel hors de prix, sans infra complexe et sans sacrifier la sécurité.

Le MCP cochait toutes les cases.

3.1. La recherche documentaire interne devient enfin accessible

Soyons honnêtes : jusqu’à récemment, avoir un vrai moteur de recherche “intelligent” pour ses documents internes, c’était presque un luxe.

Pour une PME, ça ressemblait à ça :

• un serveur vectoriel dédié,
• un pipeline d’ingestion à maintenir,
• une IA spécialisée,
• et une facture qui pique.

Bref : trop cher, trop lourd, trop compliqué.

🟦 Et là, WordPress + MCP arrivent avec une solution beaucoup plus simple

Avec un MCP branché sur WordPress :

• les documents restent… dans WordPress,
• l’indexation peut être locale ou très légère,
• l’IA ne voit que les outils MCP (jamais le site),
• et le coût devient minuscule.

Résultat : WordPress passe du statut d’armoire à archives à base documentaire exploitable.

Les PME accèdent enfin à ce que seules les grandes structures pouvaient se payer :

• recherche interne avancée,
• synthèses automatiques,
• consultation d’archives,
• extraction d’infos précises,
• chatbot métier vraiment utile.

Tout ça, sans changer d’outil. Sans infrastructure nouvelle. Sans budget délirant.

🔐 Sécurité : un point essentiel

C’est le sujet qui fait toujours froncer les sourcils — et à juste titre.

Un MCP expose bien des routes HTTPS… mais on peut les verrouiller beaucoup plus strictement qu’une API classique.

✔ Limitation par IP

Seule l’IP du fournisseur IA est autorisée. Les autres ? → 403 direct, pas de discussion.

✔ Authentification obligatoire

Token, clé, signature : rien ne passe sans validation.

✔ L’IA n’accède jamais au WordPress

Elle voit uniquement les outils déclarés. Pas de wp-admin, pas de REST API ouverte, pas de scan possible. WordPress reste parfaitement opaque.

✔ Les documents internes ne quittent pas l’intranet

On peut choisir d’envoyer : un extrait, une partie anonymisée, ou rien du tout selon les règles internes.

✔ Le prompt ne transite jamais par WordPress

Tu parles à l’IA. L’IA décide (ou non) de faire appel au MCP. WordPress n’est jamais l’intermédiaire.

🎯 Résultat final

Une surface d’attaque… quasiment nulle. L’IA agit sur le site sans jamais l’exposer.

Ce premier article pose le décor.
Les prochains vont passer derrière le rideau pour montrer ce que ça donne… en vrai, sur un site WordPress.

📘 Partie 2 — La recherche documentaire via MCP

Comment WordPress peut devenir une base de connaissances interne : recherche intelligente, réponses contextuelles, navigation dans les documents…
(bonus : une démo vidéo pour voir la magie en action).